La presse en parle

Vincent Pinton –  Journal  » L’Avenir  » – Belgique
 
Il ressuscite des appareils photos argentiques
 
A Beaumont, Philippe André s’est spécialisé dans la réparation d’appareils photos argentiques. Nous l’avons accompagné en salle d’opération…
 
 
 
A l’heure où la photographie numérique a pris le dessus et s’est largement développée, Philippe André demeure l’un des seuls artisans à sauver les petits bijoux que lui confient les inconditionnels de l’argentique.
 
Parmi ceux-ci, on retrouve des collectionneurs mais aussi des personnes qui héritent d’un appareil familial et qui souhaitent en connaître l’état de santé et les possibilités de restauration. 
 
« Dans 80% des cas, je parviens à les refaire fonctionner », estime celui que l’on surnomme, dans le milieu, « le magicien ». « 
 
Quand ce n’est vraiment plus possible, l’appareil peut devenir « donneur »; c’est-à-dire fournisseur de pièces de rechange pour un autre », poursuit-il.
 
Originaire du Sud de la France, Philippe André était tapissier en meubles à Saint-Remy-de-Provence.
 
Depuis l’âge de 13-14 ans, il pratique la photographie et il se souvient de l’élément qui a déclenché, chez lui, l’envie de réparer les appareils photos. « Alors que j’étais chez une tante, j’ai eu l’attention attirée par un appareil photographique lorsque mon père m’a dit de ne pas y toucher de peur de le casser. C’est alors que je me suis dit que j’allais devenir photographe », se souvient-il.
La photographie a aussi conduit notre homme à devenir correspondant local pour le quotidien « La Provence ». « Comme je suppose que c’est toujours le cas aujourd’hui, cette activité était très mal rémunérée mais elle était très intéressante et très riche en rencontres et contacts en tous genres », déclare-t-il.
 
Bourlingueur

Dans sa vie, Philippe André a eu l’occasion de bourlinguer pas mal à travers le monde.
 
 « J’ai voyagé en Jordanie, à New-York et j’ai vécu trois années sur l’île de la Réunion.
Lorsque je suis rentré, j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse et je me suis installé à Belgique », poursuit-il.
 
C’est alors qu’il acquiert un Nikon F3 en panne, qu’il le démonte et qu’il parvient à le ressusciter. « Cette première expérience réussie en restauration d’appareils photos a créé, chez moi, une passion boulimique et dévorante pour cette activité.
 
Je me suis mis à lire énormément, à visionner des vidéos et, finalement, à me faire un nom dans ce domaine très particulier », explique-t-il. Thierry Ravasod, le plus grand collectionneur d’appareils photos Nikon d’Europe lui envoie, d’ailleurs, régulièrement, des boîtiers à réparer. Au fil du temps, « le magicien » a créé un site internet consacré à la réparation d’appareils photos argentiques. Il y décrit comment il procède et il y poste régulièrement des vidéos de son expertise en la matière. « 
 
Comme je suis retraité, j’ai tout le temps à consacrer à cette activité et, tant que je n’ai pas trouvé la panne, je ne lâche rien », précise-t-il.
 
Peinture

En plus de la restauration des boîtiers argentiques, Philippe André s’est spécialisé dans leur remise en peinture. « 
J’utilise une couleur américaine très résistante avec laquelle on repeint les armes. Je commence par les décaper avant d’y apposer une couleur », détaille-t-il. Dans le domaine de l’argentique, Philippe André met généralement tout de suite le doigt sur les bobos des appareils photos. « 
Contrairement au numérique où ce sont des cartes mémoires qui ne me parlent absolument pas, dans l’argentique, ce sont des pièces qui entraînent le fonctionnement d’autres éléments », poursuit-il. « 
 
En argentique, je trouve que les photographes faisaient plus attention au cadrage et à l’exposition de leur sujet qu’avec le numérique où l’on déclenche à tout va », regrette-t-il.
Au fil du temps, Philippe André s’est spécialisé dans la restauration d’appareils Nikon, Leica M et Foca, une marque française que pour ainsi dire plus personne ne répare à l’heure actuelle.
 
Infos: https://repargentique.com.

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